Le Loon Project semblait
complètement dingue et irréaliste. Pourtant, aujourd'hui, 75 ballons dérivent
dans les airs quelque part aux confins de l'hémisphère sud. Ce projet montre la
force de persévérance du géant de l'Internet.
La majorité de la population
mondiale ne peut pas se connecter à Internet. Soit faute de moyen, soit faute
d'accès disponible. De tous les essais menés pour relier plus de monde à la
Toile, le projet Loon de Google apparaît comme le plus délirant. Dans le labo
secret Google X, où les moonshots (ou expérimentations aussi dingos qu'envoyer
des hommes sur la Lune) sont légion, c'est la dernière dinguerie suprême.
Et il se pourrait bien qu'elle ait
un bel avenir.
La 1re fois, ça n'a pas marché, la
2e fois non plus, mais la 61e fois...
Quand le laboratoire de R&D
annonça en juin 2013 qu'il planchait sur des ballons Wi-Fi pour rendre
Internet accessible depuis les cieux aux régions reculées, pauvres et rurales
de la planète, les experts hésitèrent entre scepticisme et dédain -et pour
cause. L'idée était d'envoyer dans les airs des centaines de ballons alimentés
à l'énergie solaire et de coordonner leurs mouvements en une chorégraphie
complexe, afin d'assurer un service continu malgré les rafales imprévisibles et
impétueuses de la stratosphère.
«Parfaitement impossible», trancha
Per Lindstrand, ingénieur aéronautique suédois qui compte parmi les aéronautes
les plus réputés du monde, dans un article de Wired consacré au projet. «Toute
la communauté scientifique vous le dira.» Il doutait en particulier de la
prétention de Google à construire des ballons capables de rester en vol plus de
100 jours -soit deux fois plus longtemps que les ballons les plus
perfectionnés de la Nasa. «Même trois semaines, c'est exceptionnel», pouffa
l'aéronaute.
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