Les énergies fossiles, à savoir le pétrole, le gaz naturel et le
charbon, se sont formées il y a des centaines de millions d’années. Elles sont
le fruit de la décomposition sous une forte pression et une forte chaleur de
déchets organiques plantes et animaux qui ont vécu sur terre il y a des
centaines de millions d’années. Et nous dépensons ces ressources limitées pour
faire fonctionner notre économie moderne.
Compte tenu du fait qu’il a fallu des millions
d’années pour constituer les réserves de pétrole, de gaz et de charbon, la
question de la consommation rapide de ses ressources et de leur épuisement
s’est toujours posée. C’est ce qui a donné naissance à la théorie du Peak Oil qui stipule qu’à un moment, en général
estimé proche, la production de pétrole atteindra un sommet et commencera
ensuite à décliner. Toutes les prévisions annonçant le Peak Oil, les premières
remontent à 1909, se sont avérées fausses jusqu’à aujourd’hui, mais un jour
elles seront confirmées par les faits et ce jour approche. Certains s'en
réjouissent, mais l'ensemble de la planète consomme encore avant tout de
l'énergie fossile.
Bien sûr, les énergies fossiles étant créées par
d’anciens organismes vivants, avec assez de temps, de chaleur et de pression,
elles peuvent se reconstituer dans le sol. Mais il faut des dizaines ou des
centaines de millions d’années. A moins qu’on puisse nettement accélérer le
processus. C’est exactement ce que des chercheurs et des entreprises
américaines sont en train de faire.
Des scientifiques utilisent des algues pour
créer un carburant qui ressemble beaucoup au pétrole brut. Ce n’est pas tout à
fait une surprise compte tenu du fait que le pétrole de schiste, par exemple,
provient d’algues marines qui ont été soumises dans le sous-sol a de fortes
pressions et de fortes températures. Mais un processus découvert par
la Laboratoire national du Pacifique nord-ouest du ministère américain de
l’énergie (U.S. Department of Energy's Pacific Northwest National Laboratory)
permet de transformer une mixture d’algues et d’eau en une sorte de pétrole en
moins d’une heure!
La technique est appelée «liquéfaction hydrothermale» et peut être
aussi utilisée avec d’autres matériaux organiques comme ceux issus des systèmes
d’épuration d’eaux. Une société, Sapphire Energy, est à la pointe pour produire
du pétrole de cette façon. Elle construit au Mexique une «ferme» de production
à partir d’algues dont on peut
voir ici des images.
Le pétrole vert, c’est comme cela qu’il est appelé, nécessite pour
être produit du soleil, de l’eau non potable, des terres non fertiles et de
l’air pour transformer les algues en ersatz de pétrole. Ce qui est
particulièrement intéressant est que la principale source d’énergie est le
dioxyde de carbone que l’algue transforme en pétrole. Les algues consomment 12
à 14 kilos de dioxyde de carbone pour produire un gallon (3,7 litres) de
pétrole. Cela revient à réduire de 70% les émissions de gaz à effet de serre
par rapport à du pétrole sorti du sous-sol. Il s'agit encore d'expérimentations
et la faisabilité économique est loin d'être prouvée. Mais le pétrole pourrait
bien devenir une énergie... renouvelable.